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Historique

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Nous sommes à la fin du XVIIIème siècle, dans la plaine de Passy : une rue assez large, un peu déserte, encadrée de platanes, face au Bois de Boulogne, autrefois forêt de Rouvray. Cette rue est la rue militaire, devenue en 1864 le Boulevard du Maréchal Lannes. Perpendiculairement, remontant vers le haut de Passy, s’ouvre une autre voie, c’est la rue Dufrénoy, anciennement rue du puits artésien. Vis-à-vis du Bois, à cette époque clôturé par un mur et des postes de gendarmerie, s’élèvent deux grands pavillons de brique rose de l’époque de Napoléon III, soupçonnés d’avoir animé un temps les soirées de l’Empereur. Ils semblent attendre qu’on leur donne un peu de vie. Au côté droit, un terrain ou s’élevaient, creusées dans le sol, les nouvelles et célèbres «Glacières de Paris». Elles puisent leur glace en hiver dans les lacs du Bois et dans la Mare d’Auteuil, alimentant toute la capitale en énormes pains.

À gauche, des villas s’élèvent rangées peu à peu les unes contre les autres, à tel point qu’elles obligèrent la ville à dénuméroter le boulevard, lorsque Passy deviendra le 16ièrne arrondissement, le 1er janvier 1860 (décret de Novembre 1859).

C’est alors qu’en 1899, un professeur du Lycée Louis le Grand, Albert AMADIEU, s’associera pour fonder une société avec un collègue, M. CHAUFFARD, tous deux issus de l’Enseignement public ; ils décidèrent de créer sur ce terrain un Établissement scolaire privé qu’ils nommèrent PASCAL.

Les glacières dont la ville de Paris a entrepris la construction au Bois de Boulogne, entre les fortifications et le chemin de fer d’Auteuil, et dont l’illustration, dans son N8 789, a fait connaître les importants travaux, préparatoires, ayant été terminées pendant l’année 1859, elles ont pu, grâce aux fortes gelées du mois de décembre dernier, être remplies de 17000 mètres cubes, qui, déduction faite du déchet, permettront de livrer à la consommation estivale 10 millions de kilogrammes de glace.
250 voitures à un et deux chevaux, et 300 hommes, dont le travail représente 2 500 journées de voitures et 3 000 journées d’hommes, ont été occupés à remplir ces glacières.
Loin d’exploiter à son profit le monopole qu’un approvisionnement aussi considérable pourrait lui constituer, la ville de Paris doit, au contraire, imposer aux adjudicataires de ses glacières les conditions suivantes, qui seront des plus favorables aux
Le prix maximum de vente de 25 kilogrammes et plus, rendus à domicile, ne pourra pas dépasser 10 centimes par kilogramme, et le prix de vente, par fractions inférieures à 25 kilogrammes, prises dans les dépôts, sera de 20 centimes par kilogramme.
Il est utile de faire remarquer que le droit d’octroi sur la glace est déjà de 6 centimes par kilogramme.
GF.
A. le chevalier – V. PAULIN

Auparavant, jugeant ces locaux insuffisants, avant d’ouvrir son École, M. Amadieu fit construire entre les pavillons un troisième bâtiment de deux étages, destiné à recevoir des élèves internes, puis il acquit rue Dufrénoy, sur l’autre façade, au 24 et 22, deux petits bâtiments supplémentaires : l’École PASCAL était née, jouissant d’un ensemble de quatre pavillons, d’une grande cour de récréation, de salles nombreuses et d’un logement pour son Directeur et sa famille.

Le 15 octobre 1899, l’Inspecteur d’Académie signe le registre académique, autorisant l’École à fonctionner.
Au début, A. AMADIEU, volontairement, se limite : il recevra d’abord des élèves internes et accepte ceux du lycée Janson de Sailly qui seront externes dans la journée et dont il organise les études le soir et le logement. Puis à la demande de familles de plus en plus intéressées, il ouvre des classes, celles des grands d’abord, celles du second cycle et les témoignages qui affluent montrent que désormais l’École répond à un vrai besoin et peut aller de l’avant…
Bientôt des classes primaires s’ouvrent, puis celles du premier cycle. L’élan est donné, la situation exceptionnelle de l’École, les locaux scolaires, l’internat plaisent aux enfants et aux parents.

Avant la guerre, comme le souligne cette carte, un ramassage scolaire personnalisé était organisé avec l’aide de ces voitures aujourd’hui de collection !

Alors, pour marquer ce siècle par un souvenir, les dix-neuf premiers élèves présents à la fondation de l’École offrent à leurs deux maîtres fondateurs deux médailles d’or gravées à leurs deux noms et portant leur dix-neuf noms.
Sans chercher à les nommer ici, il faut saluer ces jeunes gens qui ont voulu témoigner leur reconnaissance : en gravant «1er janvier 1900» sur la médaille ; ils souhaitaient longue vie à leur École, sans se douter que cent ans plus tard, c’est eux qu’on honorerait !
Peu à peu, l’effectif augmente et l’enseignement s’organise avec des professeurs dévoués. L’éducation physique a lieu au bois, les matchs de football sur la grande pelouse de la Porte de la Muette dans la cour, un portique offre le plaisir de la gymnastique, une fontaine d’eau courante permet à chacun de se rafraîchir. L’École est clôturée par des grilles de la Ville de Paris, jouxtant le boulevard militaire, mais recouverte d’un lierre épais qui l’isole du bruit et des indiscrétions. Une belle cloche de bronze rythme le déroulement de la journée de ses volées graves, mais joyeuses.
C’est alors qu’est déclarée la guerre le 3 août 1914.

Depuis quinze ans, sous la direction de A. AMADIEU, l’École s’est affirmée, a pris sa place, connue non seulement des habitants du quartier, mais bien au-delà, par les enfants étrangers, venus des ambassades, et aussi par les fils des personnalités de l’époque. Il est impossible de ne pas en oublier, en priant leurs descendants d’excuser de possibles omissions.
Par exemple les quatre fils du futur Président de la République Paul DOUMER, ceux de Messieurs BARTHOU, HENRIOT, BOULANGER, d’ESTOURNELLES, CARNOT.
La guerre va disperser certains maîtres, certains élèves, par déplacements, par mobilisation aussi, mais A. AMADIEU s’efforce d’assurer la continuité, engage des remplaçants, enseignants ou adjoints. L’École ne fermera pas.
Il est difficile à ce moment de retrouver ceux qui ont disparu, qui ne reviendront pas à PASCAL après l’armistice du 11 novembre 1918.

Mais nous pouvons au moins rapporter ici un exemple exceptionnel du lourd tribut que l’École paiera à cette guerre atroce.
C’est le sacrifice de quatre des fils du futur Président de la République Paul DOUMER.
Monsieur et Madame Paul DOUMER ont huit enfants, cinq fils et trois filles. La famille habite Boulevard Suchet, puis Boulevard Beauséjour et enfin Boulevard Delessert, jamais loin de l’École.
L’aîné, FERNAND, est militaire de carrière, sorti de Saint-Cyr en 1914, il a 34 ans, il est le plus gradé des frères, officier d’active, chef de Bataillon, et après avoir subi Verdun et Douaumont, où il fut enseveli par un obus allemand, il survit à ses blessures et reste le seul fils DOUMER à rentrer à la maison après guerre.
Les quatre autres, en 1914, sont respectivement MARCEL : 28 ans, RENÉ : 27 ans, ANDRÉ : 25 ans et ARMAND : 24 ans.
Tous sont passés par l’École Pascal et ont non seulement obtenu leur baccalauréat, mais ont entamé leur carrière, soit dans le droit, soit dans l’industrie ou dans les sciences. Ils sont tous officiers de réserve.
Les quatre garçons les plus jeunes auront alors un destin parallèle et magnifique : MARCEL, le deuxième des cinq fils et RENÉ, le troisième, trouveront une mort glorieuse qui fera date.
Tous deux, blessés avec leur bataillon d’infanterie, refuseront de retourner à l’arrière et rétablis sans pouvoir reprendre leur service, obtiendront d’entrer dans une escadrille de combat. Ils feront là une guerre admirable, attaquant sans cesse les Fokkers allemands. Ils seront abattus dans leur avion, l’un MARCEL le 28 juin 1918, l’autre RENÉ le 26 avril 1917, inhumés temporairement sur place dans les cimetières allemands, avec les honneurs militaires.
Le quatrième fils, ANDRÉ, fantassin dans les tranchées, capitaine d’artillerie, tombe lui aussi : au cours d’une reconnaissance, un éclat d’obus le terrasse de plein fouet le 2 septembre 1914, en Lorraine près de Nancy.
Enfin, le cinquième fils du Président, docteur en médecine, fait la guerre en qualité de médecin major, mais affecté dans des régions exposées, il est victime de la nouvelle arme terrifiante utilisée par les Allemands à cette époque, celle des gaz asphyxiants. ARMAND termine, gazé, et malgré de longs soins et dans d’atroces souffrances, meurt quatre ans plus tard le 4 août 1923.
Voilà ce qu’ont vécu le Président Paul DOUMER et son épouse BLANCHE. La postérité rendra hommage à ce Président, par la suite assassiné le 6 mai 1932 par un Russe illuminé.
Nous devons avoir une pensée pour ce père qui fit confiance à l’École Pascal pour l’éducation de ses enfants et nous associer par la pensée aux multiples cérémonies qui, sous la Troisième République, honorèrent cette famille.

C’est à cette date que A. AMADIEU engagera un nouvel adjoint en la personne d’Armand DELVIGNE. Celui-ci connaissait la famille avant la guerre, mais avait été mobilisé dès 1915 et ne rentrera qu’en 1919. Professeur de Lettres, diplômé en droit, il prit une part active à la gestion de l’École et épousa en 1919, la fille aînée du Directeur, Madeleine AMADIEU.
On reprend la tâche, on inscrit des élèves, on engage des professeurs, mais les temps ont changé. En 1927, A. AMADIEU passe la main à son gendre, à présent parfaitement au courant de la direction d’une École. Il meurt cette même année.
A cette date L’ÉCOLE PASCAL connaît donc son deuxième directeur en la personne d’Armand DELVIGNE. La continuité est assurée, tant il est vrai que dans une École avec internat, l’idéal est qu’un couple dirige. Madame DELVIGNE ne manquera pas à cette tradition. Tous deux se partagent les responsabilités : enseignement, charges administratives et gestion.
Parfois des événements émaillent le déroulement des études ; ils laissent bien des souvenirs qu’on s’est racontés pendant des années.

Telle fut l’aventure du léopard.

Un léopard qui appartenait à un original du quartier demeurant dans un rez-de-chaussée (une autre thèse affirme que le léopard venait d’un cirque de la Porte Maillot) réussit à s’échapper de sa cage et bondit probablement pour chasser dans le Bois de Boulogne où, à l’époque, les lapins pullulaient. La chasse ne dure pas très longtemps, car l’animal est vite repéré. Le Bois est alors touffu et difficile à fouiller. Notre fauve, affolé, croit bon d’essayer d’en sortir et, se lançant sur le Boulevard Lannes, franchit d’un bond la grille de l’École, trouve une porte ouverte et se réfugie sous le bureau de l’institutrice de la classe de 7ème, au rez-de-chaussée. Il faisait petit jour. Le surveillant de l’époque – qu’on appelait le bon Monsieur Méchin – , avant de sonner la cloche, entendit du bruit et, apercevant la bête, n’eut que le temps de fermer la porte devant l’animal.
L’aventure fit du bruit, les journaux s’emparèrent de l’affaire qui se termina mal : les gendarmes qui logeaient dans les bastions, face à l’École, arrivèrent avec armes et bâtons. Ils furent contraints de tirer sur le léopard et le tuèrent.
Pendant longtemps, lorsqu’un enfant passait devant la porte de l’École, les plus petits serraient un peu plus fort la main de leur mère et demandaient si c’était bien là qu’était entré le léopard. C’est depuis ce temps-là que les joueurs des équipes de sport de l’École portèrent un écusson frappé d’un magnifique léopard rouge sur leur maillot, en souvenir d’un incident qui aurait pu se terminer plus tragiquement.
Hélas ! A. DELVIGNE, comme A. AMADIEU en 1914, va connaître à son tour les affres d’une nouvelle guerre et même l’occupation de la France.
Aussi, dès 1939, pour la rentrée scolaire et en accord avec d’autres chefs d’établissements privés, il envisage de déplacer son école et s’installe avec ses élèves, ses professeurs et sa famille en banlieue Ouest, à la Jonchère, dans un grand pavillon fonctionnel. Là, il trouve le calme assuré pour tous, dans l’attente des événements. La capitulation de 1940 le ramène boulevard LANNES et vont commencer pour lui de longues années de difficultés, matérielles d’abord : professeurs mobilisés, élèves déplacés, ravitaillement exténuant et les tickets d’alimentation. C’est ce souvenir qu’évoque un ancien : « j’ai passé cinq années à l’École PASCAL, de 1942 à 1947. Monsieur DELVIGNE, notre directeur que nous surnommions «le barbu» car il portait un bouc, dirigeait tout ce petit monde turbulent … Le temps a passé, mais les souvenirs restent : ces années de guerre avec leurs privations et la cantine de l’école qui s’efforçait de nous nourrir correctement sans oublier les incontournables biscuits caséinés et les bonbons vitaminés, puis la Libération où, pour nous, tous les espoirs d’un avenir meilleur nous comblait de joie.».

Ces cours d’été pour préparer la session de septembre du Baccalauréat laissent bien des souvenirs.
Un des élèves de cette période nous a envoyé ces photos :

Pendant ces années de guerre, bien d’autres souffrances attendent le directeur.

En 1944,le fils de A. DELVIGNE, encore jeune homme, en visite en province chez des amis dont il ignorait les activités, est arrêté par la Gestapo et déporté en Allemagne.
Il n’en aura plus jamais de nouvelles…

Diriger dans ces conditions son école devient une véritable épreuve. A. DELVIGNE attend jour après jour, faisant démarches sur démarches, espérant toujours voir revenir boulevard Lannes ce fils encore si jeune. L’École toute entière partage sa douleur mais se sent impuissante.

C’est alors qu’A. DELVIGNE envisage de céder son école et s’y décide à la fin de l’année scolaire 1948.
C’est à Jean RITZ qu’il pense à ce moment. Jean RITZ avait enseigné en effet à PASCAL de 1940 à 1943, comme professeur de français-latin en 6ième et 5ième, avant de prendre la sous-direction du Cours Richelieu, avenue des Ternes, dans le XVIIème arrondissement.
A. DELVIGNE propose la direction de l’École PASCAL à Jean RITZ qui accepte, aidé en cela par son épouse Jacqueline.

À PASCAL, tout se met en place rapidement. Les professeurs sont reconduits, de nouveaux sont engagés pour répondre à la demande croissante d’inscriptions qui suivent la fin des restrictions dues à la guerre.
D’une année à l’autre, l’École prend de l’essor, la confiance s’instaure, grâce au nouveau couple dynamique qui la dirige. Le chiffre de trois cents élèves est rapidement atteint.

De cette époque nous sont parvenus des documents scolaires, des photos de classe et de fêtes organisées.

Chaque année, pour la mi-carême, petits et grands se déguisent et font la farandole dans la cour de l’École.

À la fin de chaque mois de Juin, une sortie en car est prévue et chacun se retrouve autour d’un pique-nique. La vie à l’École PASCAL s’organise, dans l’euphorie de l’après-guerre.
Mais en 1958, il faut tout repenser. Car les propriétaires des fameux pavillons de briques roses veulent vendre leurs terrains et exproprient l’École. Comment faire avec trois cents élèves, quarante professeurs et le personnel, qui s’en remettent tous aux directeurs? C’est le grand branle-bas !
Jean et Jacqueline RITZ évincent une bonne demi-douzaine de promoteurs jusqu’à la visite d’un homme plus proche de leurs préoccupations, M. ZANNETACCI, promoteur immobilier lui aussi.
Ce dernier en effet propose de détruire les pavillons en deux tranches, pour ne pas obliger l’École à fermer pendant les travaux.
L’enseignement se fera d’abord dans un des pavillons pendant que les autres seront détruits et reconstruits, puis l’École se transportera dans les nouveaux locaux pendant que l’autre tranche sera détruite.

Époque étonnante, où le secrétariat se tient dans la future loge du gardien, où les élèves des classes primaires ont cours dans de futures pièces d’appartement, où le bruit des marteaux piqueurs couvre parfois la voix d’un professeur.
Que dire aussi de l’enthousiasme des élèves ravis de cette atmosphère pour le moins originale, du soutien des familles confiantes dans la réussite de l’entreprise : on se réinscrit à PASCAL, on demande une place dans la future école.
En 1962, enfin, s’élève un grand immeuble, double, avec une entrée rue Dufrénoy et deux entrées boulevard Lannes. L’École PASCAL a sa propre entrée au 33, et couvre une partie du sous-sol, le rez-de-chaussée et le premier étage sur 2000 m².

Tout est neuf et la nostalgie des pittoresques pavillons s’estompe vite devant l’agrément du fonctionnel et du confort moderne : chambres particulières, dortoirs avec boxes personnalisés, laboratoire, salles de classe aérées et claires, accueil spacieux.
Élèves et professeurs ont vécu cette aventure avec passion.

En 1963, c’est la cérémonie d’inauguration du nouvel ensemble et Odette HERBAIN, la plus ancienne institutrice, est fêtée comme il se doit pour ses 50 ans de carrière dans la même école ! Elle symbolise, avec Jean et Jacqueline RITZ, la liaison entre les deux locaux et Marcel PAGNOL, de l’Académie Française, fidèle parent d’élèves, la décore avec émotion.

Avant chaque rentrée scolaire, les directeurs reçoivent leur corps enseignant autour d’une table.

C’est l’occasion de présenter les nouveaux, de faire le point et chaque année la tradition se retrouve encore aujourd’hui avec le même dessert, la fameuse omelette norvégienne !
Voici quelques photos où certains anciens des années 1966 se retrouveront certainement.

Pendant les vacances, Jacqueline et Jean RITZ ont pris l’habitude d’emmener certains de leurs élèves à Morzine où pendant plus de dix ans ils louent la villa «Violette».

Les anciens élèves qui ont aujourd’hui cinquante ans parlent encore des journées de ski ou le nombre de remontées mécaniques était très modeste, mais où tous refaisaient le même téléski pendant des heures avec une joie inlassable ; ils parlent des repas collectifs dans la salle à manger autour du grand poêle à charbon, des pièces de théâtre répétées et interprétées dans le grenier avec les moyens du bord.

En 1965, les Morzinois demandent à Jean RITZ s’il ne pourrait pas créer une annexe de Paris sur place.

La proposition est tentante, d’autant plus que la demande de séjours de vacances augmente et que la petite villa ne correspond plus à la réalité des besoins. La station prend de l’essor grâce à Jean VUARNET, AVORIAZ naît et offre un nouveau domaine skiable.
Voici, sept ans après les travaux de Paris, une nouvelle aventure et la construction d’un triple chalet qui accueillera pendant vingt ans une centaine d’élèves par an et formera, en tant que sports-étude-ski et patins à glace, de futurs champions de l’équipe de France.

Jacqueline RITZ, parallèlement, a la possibilité de prendre la direction d’une école de filles, l’École JEANNE D’ALBRET, avenue de la Grande-Armée. L’École PASCAL étant encore à l’époque réservée aux garçons, cette solution permet aux familles de trouver deux établissements similaires, où les professeurs s’alternent et où ils peuvent inscrire frères et sœurs.

La mixité regroupera ensuite à partir de 1975 les deux équipes.

L’École PASCAL grandit encore et les proches amis et collègues de Jean RITZ lui conseillent de demander à l’Académie un contrat d’Association avec l’État pour le collège et le lycée, la maternelle et les classes primaires restant hors contrat pour éviter le carcan de la limite d’âge. Les locaux modernes le permettent afin d’obtenir les agréments nécessaires de l’hygiène et de la sécurité, ainsi que la qualité des diplômes des enseignants et l’effectif requis par classe. Une nouvelle aventure commence.
Jean RITZ confie la préparation de cette mission et les démarches nécessaires à cette demande auprès de l’Académie à son gendre et à sa fille, Philippe et Catherine DELOBEL : visites d’inspecteurs, du Préfet, des pompiers et des services d’hygiène, études par tableaux, dépôts de dossiers, l’année 1979 est consacrée à ce projet.

Et, en mars 1980, l’École PASCAL se voit recevoir l’autorisation d’ouverture de sept classes, de la 6ème à la Terminale. Nos parents d’élèves sont aussitôt prévenus, les demandes d’inscription se multiplient, la spécificité de l’Établissement étant d’être sous contrat d’association laïque, non confessionnel. Une nouvelle dynamique se crée, les professeurs au cours des années se mobilisent en passant Capes et Agrégation pour ceux qui ne possèdent pas encore ces diplômes… Les parents de leur côté n’y trouvent que des avantages : stabilité des effectifs, respect des programmes et des horaires officiels, qualité des enseignants régulièrement inspectés et dont la prise en charge financière par l’État allège le montant des scolarités.
Tout au long des années, les classes sont dédoublées, l’effectif dépasse les quatre cents élèves, une section L est créée et quinze ans plus tard, on passe à dix-sept classes agréées sous contrat, dont le Cours Elémentaire et le Cours Moyen, ce qui permet un passage en sixième sans examen de contrôle. La maternelle et le cours préparatoire restent hors contrat, dans un souci de plus grande souplesse, pour éviter la limite d’âge de 6 ans pour entrer au CP.
À partir de 1990, une campagne de rénovation des locaux est entreprise. Le Cabinet ISOCEL, sous la houlette de son architecte Jacques-Michel FOSSE, redessine salles de classe, chambres, dortoirs, préau, classe de maternelle, avec l’idée directrice de faire de l’École un grand navire. Sont créés un C.D.I., une salle d’informatique et en 1996 un self- service, véritable paquebot où s’embarquent deux cents convives chaque jour.

En 1992, Jacqueline RITZ décède, laissant à ses enfants la mission de reproduire son dynamisme et son esprit d’entreprise.
En mai 1999, l’Ecole PASCAL fête son centenaire. Rien ne vaut la célébration d’un centenaire pour voir – par milliers – combien d’anciens, de plus anciens, de moins anciens sont attachés à leurs souvenirs et heureux de constater la vitalité de leur École.

Pierre-Christian Taittinger et Jean Ritz
Remise de la médaille du 16 ème arrondissement par le Maire Pierre-Christian Taittinger

Depuis 1899, de familles en familles, les couples de Directeurs se succèdent, et c’est pour cela qu’il s’est créé «un esprit pascalien» que les actuels Directeurs veillent soigneusement à conserver et à transmettre, puisque leur fille et leur gendre, Valentine et Sullian Wiener, sont venus les rejoindre en 2009, perpétuant ainsi cet esprit cher à tous.

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